Charneux

Charneux était autrefois appelé « village des charmilles » en raison des bois de charmes nombreux dans la région. Son nom est donc dérivé du latin « carpinetum ».


L’église Saint-Sébastien

Dès le 14ème siècle existait à cet emplacement une chapelle à une seule nef dédiée à Saint-Sébastien. À partir 1641, on apporta d’importantes modifications à la chapelle. On construisit les deux nefs latérales et les deux bras du transept : au nord, celui de Saint-Sébastien et au sud, celui de la Sainte-Vierge. La tour massive et le clocher s'élèvent à 45 mètres au-dessus du sol. Elle recèle un objet remarquable, son orgue ! Fabriqué en 1865, il est considéré comme le témoin le plus important des orgues du 19ème siècle sur le plateau de Herve.

Le cimetière est entouré par un imposant mur en moellons. Sur l’extérieur du mur, on ne compte pas moins de 82 anneaux, autrefois utilisés pour attacher le bétail lors la foire annuelle de la Sainte-Catherine qui avait lieu le 25 novembre. Contre ce mur du cimetière, on découvre également trois bacs en pierre, le plus grand datant de 1722, qui servaient à laver le linge, la laine, abreuver le bétail…


Les châteaux

  • Le château de Haméval, appelé également Woestenraedt, est une haute bâtisse en moellons de grès et de calcaire, déjà cité dès le 14ème siècle. Aujourd’hui, il ne subsiste que le vieux donjon du 16ème siècle, à la fois lugubre et prestigieux, et une très ancienne cheminée aux armoiries des Woestenreadt.
  • Le château de Beauregard, construit au 18ème siècle, a subi l’influence de cette période, plus douce et plus soucieuse du confort. L’intérieur de cette gentilhommière contient encore beaucoup de souvenirs du 18ème siècle, reflet du raffinement des propriétaires de l’époque, sans parler des boiseries anciennes, portes et lambris de chêne.
  • La maison Notre-Dame des Fawes. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur place.


Les chapelles

  • La chapelle de Haméval, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, fait corps avec le château de Woestenraedt (16ème siècle).
  • La chapelle de Monty ou « Tchapèle al Mizwète » fut construite en 1719. Cette appellation folklorique pourrait venir du fait que dans la maison voisine, habitait une vieille dame menue, active, nerveuse comme une musaraigne, et qui s’occupait de l’entretien du sanctuaire. La chapelle présente un intérieur comme une petite église, avec une tribune. A l'intérieur, on trouve un très beau Christ en croix du 18ème siècle, sculpté dans du frêne, ainsi que deux statues : l'une de Saint-Salmon en pèlerin et l'autre de Saint-Léonard en évêque, patron des mineurs. Deux angelots en tilleul, de la facture de l’école de Del Cour, figurent en haut du fronton de l’autel. Une A.S.B.L. fait aujourd'hui revivre la chapelle en y organisant des manifestations culturelles.
  • La chapelle Saint-Henri fut édifiée en 1813 par les paroissiens de Charneux, en reconnaissance à leur curé Henri Defawes.


La croix de Charneux du « Bois del Fiesse »

Le Bois del Fiesse, qui porte la croix de Charneux, est au propre comme au figuré, un des hauts lieux du village. Nous sommes à 265 mètres d’altitude. Ce n’est certes pas le point culminant du Pays de Herve mais le point de vue est vaste et tourne sur un angle de 360 degrés.

L’origine du nom de ce lieu s’expliquerait par un événement remontant au 13ème siècle, à une époque où dans notre région, quantité de petits seigneurs se battaient entre eux. C’est en 1284 que le duc de Brabant aurait organisé, lors de son séjour à Charneux, une grande fête militaire, un tournoi auquel devaient participer les lignages rivaux, et qu’il remporta d’ailleurs, ce qui présageait sa victoire de Wörringen 4 ans plus tard.

Il faut également être objectif et reconnaître que le terme wallon « fiesse » peut aussi signifier « faîte » ou « crête », ce lieu-dit n’aurait alors qu’une appellation géographique !

La croix fut érigée en 1913 à l’occasion d’une grande mission, à l’initiative de Dom Edmont Gyselinx, Abbé de Val-Dieu, et du curé Thome de Charneux. Elle est en béton et mesure 15 mètres.


Le MN29 – abri cuirassé d’observateur

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le MN29 était un poste d’observation pour le fort de Battice, dont la mission était de scruter l’horizon, renseigner, régler et déclencher les tirs. Il disposait d’une vue panoramique quasi-circulaire, excellente et lointaine.

En mai 1940, une équipe de cinq hommes occupait ces lieux avec leur équipement de vivres, de boissons, d’armes, de munitions, de moyens d’éclairage et de jumelles d’observation ; c’était vraiment minuscule, insalubre et très peu aéré. Mais c’était la guerre. Pour ces cinq hommes, ce fut un combat inégal, dur et tragique. Ils résistèrent durant sept jours tout en continuant leur rôle d’observation. Le fort dut intervenir plusieurs fois par tirs fusant au-dessus de l’abri pour les dégager d’attaques furieuses et répétées. L’un des cinq hommes fut malencontreusement blessé au cours d’une sortie et vint mourir parmi ses frères d’armes après 24 heures d’agonie dans ce réduit obscur tandis que le combat se poursuivait. Le MN29 fut touché à mort le 17 mai dans la soirée : une mine puissante lancée dans l’escalier explosa. La porte blindée fut détruite et le bilan fut de trois morts et deux blessés.


Les Fawes

Aux 17ème et 18ème siècles, il existait un moulin non loin d’ici. En 1813, M. Xhibitte transforma ce moulin en une fabrique de draps et une filature qui compta jusqu’à 200 ouvriers. En 1850, un incendie ravagea l’usine qui fut alors transférée aux Fawes : le bâtiment a aujourd’hui disparu. Avec ses 250 ouvriers, il s’agissait là de l’usine la plus importante de Charneux. En 1853, M. Xhibitte y fit construire aussi une maison bourgeoise, le bâtiment à droite du domaine.

Vers 1920, les Sœurs de la Miséricorde s’y installent et aménagent l’endroit pour l’éducation d’enfants, sous le vocable de « Val Notre-Dame ». En 1957, elles édifient la chapelle. Mais en 1977, en raison de difficultés financières, les religieuses sont obligées de fermer l’établissement.

Aujourd’hui, il est un lieu d’hébergement pour les groupes et les familles.



Rue Grand-Vinâve, Herve, Wallonie, Belgique